Les mesures, puis la mesure
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La commande à l’architecte s’exprime sous la forme d’un programme qui détaille les objectifs d’un projet. Il donne de la future réalisation, les surfaces, les distances, l’organigramme et toutes autres spécificités…Le programme transmet et collecte une analyse de données disparates. L’architecte doit capter sa nature spécifique, en déduire son organisation fonctionnelle puis en déterminer l’interface avec les lieux. Notre travail aboutit à une synthèse, il consiste à traduire les mesures du programme dans LA mesure du projet.

L'urbanisme de l'architecte
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Nous tenons pour vrai le principe selon lequel le village est le mythe fondateur de la ville contemporaine et qu’elle a ainsi, d’abord été organisée autour de quelques maisons. Même dans le chaos apparent d’une mégapole, nous pensons que persiste l’écho de ce village « originel ». Nous nous sommes forgés une vision personnelle de l’urbanisme à travers une seule question : comment continuer à fabriquer du village ? Aujourd’hui, l’agence aborde les projets d’aménagements comme on crée un village. Nous organisons un principe d’agrégation successive de corps bâtis selon 2 règles élémentaires : la mitoyenneté entre voisins et l’alignement sur les espaces public. C’est notre manière de lutter contre le mitage du paysage et contre la gourmandise expansionniste.

Le lieu, c'est de l'architecture
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Chaque terrain sur lequel il nous est demandé de construire est préexistant ; il est imprimé d’une histoire et un caractère qui lui sont propres. Nous l’appelons «génie du lieu», spécificité avec laquelle le projet doit établir un dialogue formel ou symbolique. Quand ce lieu est urbain, nous cherchons à identifier les alignements, les vis-à-vis, le vocabulaire architectural du quartier, ses détails, les motifs, les matériaux… Quand le lieu est à dominante agricole, nous abordons la géographie de cet environnement : le minéral, le végétal, la disposition des vues, des accès… Nous cherchons à sentir son «microclimat» en identifiant la nature des protections ou des expositions (les vents, la proximité du voisinage, les arbres, un coteau, la course du soleil…). Mais parfois le lieu reste muet, ou simplement banal (zone suburbaine, lotissement, friches…). Dans ce cas là, en l'absence d’une inspiration locale, nous n’hésitons pas à affirmer que c’est le projet qui fera le lieu. L’architecture peut s’imposer alors pour devenir le catalyseur d’une identité à venir.

Les histoires d'A
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L’architecture c’est aussi une histoire des civilisations et de leur « génie » culturel. Le tourisme de masse témoigne du besoin qu’ont les individus d’en prendre connaissance. Fidèles à la manière dont l’exprime Jean Nouvel : « l’architecture est la pétrification d’un moment de culture », nous faisons ce métier avec l’idée qu’un bâtiment est l’échantillon représentatif d’une société à un instant donné. L’architecture n’aurait-elle pas, alors, obligation d’être l’expression de son temps et pour ce faire, d’être condamnée à la contemporanéité ? Le romantisme culturel, la nostalgie d’antan, le pastiche… sont pour nous des entorses à une intelligence de l’histoire dont maître d’ouvrage et architectes ont la charge.

Architecture ET Patrimoine
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Si l’architecture est «la pétrification d’un moment de culture» - Jean NOUVEL - nous pensons qu’il est impératif de construire tous les jours le patrimoine de demain, en se posant la question : qu’est ce qui va rester ? Nous nourrissons un immense respect pour les legs du passé et dans le même temps, nous sentons l’urgence de créer les espaces dédiés à une société en mutation. En pratique, nous cherchons à décloisonner les spécialités pour réconcilier Création Architecturale et Patrimoine ; nous cherchons à établir dans l’architecture, la synthèse de tous les savoir-faire, des plus anciens aux plus contemporains. Fondée sur une géométrie séculaire, notre écriture architecturale répond aux usages contemporains tout en soignant un dialogue formel avec son contexte. Le Patrimoine savant (protégé) et vernaculaire (non protégé) font l’objet de la même attention même s’ils méritent l’un et l’autre une approche différenciée : leur sauvegarde physique et leur identité en dépendent. Nous franchissons les époques du Moyen-Age au XXI ème siècle, en nous donnant pour consigne de consolider et d’enrichir l’expression de tous les patrimoines français, sans hiérarchie.

Le débat écologique
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Chaque membre de notre équipe est individuellement impliqué dans la cause environnementale. Les différentes sensibilités s’y expriment librement et font l’objet de débats constants. Ce sujet transversal questionne le fond de notre pratique, chacun d’entre nous éprouvant la difficulté à opposer des postures radicales au monde de la construction, tangible, gourmand en matière première et en énérgies. La production architecturale de TEXUS est le fruit d’une tension intellectuelle constante entre différentes approches : " construire, démolir ou réhabiliter ?" ; " le règlementaire ou le vertueux ? " ; "le savoir-faire ancestral disponible ou les nouvelles filières courtes ? " ; "géo-sourcés ou bio-sourcé ?" ; " l’investissement à court terme versus le cycle de vie, etc..." - Nous capitalisons des expériences reconductibles plutôt que des doctrines sans applications.